Comment se libérer de son ego sans limiter son ambition ?

Vous a-t-on déjà dit: "Tu es trop ambitieux, redescends ?"

Avez-vous parfois douté de la légitimité de vos projets en vous demandant si tout ceci n’était pas juste le fruit d’un ego démesuré ?

Mais alors, de quoi parle-t-on ici : d’ambition ou d’ego ? Ou bien de l’ego d’autrui, s’étant senti menacé par une ambition que vous avez osé exprimer ?

Dans certains cas le doute peut s’installer.

Il est vrai que parfois un ego ou une ambition démesurés peuvent être de véritables freins à la réussite ou des obstacles à des relations harmonieuses, en générant stress, tension ou malentendus.

Je vous propose d'explorer ensemble ces différents sujets au fil de cet article. 😉

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Si vous vous souvenez des cours de philo et des dissertations, l’important est de toujours commencer par définir les termes mentionnés dans la question.

• Définition de l’ego : désigne la représentation et la conscience que l'on a de soi-même

  
  

Jusque-là, pas de red flag à l’horizon puisque nous pourrions penser qu’il est sain d’avoir une bonne représentation et conscience de soi-même. 

Le problème apparaît donc lorsqu’un déséquilibre à l’extrême a lieu : soit lorsque que nous avons un trop plein d’ego ou au contraire peu ou pas d’ego, à la source de comportements problématiques allant d’attitudes égocentriques ou d’un manque de confiance en soi et de pause de limites.

Les conséquences : Une personne ayant un comportement égoïste peut finir par blesser ou avoir un impact négatif sur les personnes autour de lui, alors qu’une personne souffrant d’un ego trop bas peut être néfaste à soi-même.

• Définition de l’ambition : Désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à (faire) quelque chose

  
  

Encore une fois, pas de red flag à l’horizon non plus. Sauf lorsque ce désir ardent devient excessif ou obsessionnel, et que l’on en vient à nuire à autrui et/ou à soi-même dans l’optique d’arriver à ses fins.

Il s’agit une fois de plus d’une question d’équilibre, de balance…de juste niveau.

• Astuce #1 : Être à l’écoute de soi et des autres en gardant en tête le respect du bien-être d’autrui et de soi-même (critères bien-être d’autrui / bien-être personnel)

  
  

Plusieurs outils : le questionnement (et l’auto-questionnement), l’observation et la remise en question.

Vous pouvez par exemple vous poser les questions suivantes :

Est-ce que mes ambitions sont néfastes à mon bien-être personnel ?

C’est le cas par exemple de parents souhaitant atteindre la perfection parentale (être les meilleurs parents pour leur enfant à tout prix), s’oubliant dans le processus au dépend de leur santé mentale, physique ou bien-être et équilibre de leur couple.

Leur désir profond de perfection les conduit progressivement à se faire passer en dernier, à s’oublier – confondant parfois écoute de soi et prendre soin de soi comme des actes relevant de l’égoïsme.

Note : Prendre soin de soi n’est en aucun un acte égoïste :

Dans ces situations il convient de se rappeler du conseil évoqué dans les avions : mettez votre masque à oxygène en 1er afin de pouvoir ensuite aider autrui. »

Est-ce que mon ego est néfaste pour les personnes autour de moi, voire pour moi-même ?

C’est le cas par exemple lorsque la représentation et la conscience que l’on a de nous-même nous pousse à nous considérer au-dessus des autres, entraînant dédain, mépris ou décalage, nous isolant ou nous entraînant à considérer les autres comme de simples outils jetables à utiliser pour arriver à nos fins.  

• Astuce # 2 : Se questionner quant aux motivations des personnes émettant un jugement sur vos niveaux d’égoïsme ou d’ambition.

  
  

Est-ce que la ou les personne(s) émettant un avis sur votre niveau d’ambition ou d’égoïsme sont désintéressées (cad agissent purement dans votre intérêt, pour votre bien-être) ou au contraire sont-elles intéressées (plaçant par-dessus tout leurs intérêts et agenda personnels) ?

Et encore, même là il convient d’être vigilant car certaines personnes bienveillantes peuvent tout de même aller à l’encontre de vos ambitions et vous freiner - même si à la base ce n’était en aucun cas leurs intentions.

C’est par exemple le cas de parents surprotecteurs, agissant avec les meilleures intentions pour votre bien-être…mais pas forcément dans vos meilleurs intérêts.

• Astuce #3 : Veiller à ses propres intérêts et se faire passer en 1er n’est pas un acte égoïste.

  
  

Dans notre société où chacun y va du sien afin d’assurer sa part de gâteau, d’attention et de productivité / rentabilité (que ce soit les autres, notre manager, les médias, la famille, le système en général), seul vous-même avez la responsabilité de veiller à vos propres intérêts et bien-être.

Si vous ne vous mettez pas au centre, personne ne vous y mettra...et non, ceci n’est pas de l’égoïsme mais de la survie (pour votre bien-être).  

• Astuce #4 :  Identifiez vos motivations et gardez-les en tête

  
  

Parfois, dans certaines situations, nous ne savons plus si ce qui nous motive est un ego démesuré ou des ambitions bien légitimes.

Dans ce cas, une astuce : posez-vous et faites le point sur vos motivations afin de clarifier la situation.

Pourquoi est-ce que je souhaite atteindre cet objectif ?

Pourquoi est-ce que je désire ceci ?

Ceci vous permettra d’identifier vos motivations profondes, vos valeurs phares mais aussi les besoins que vous souhaitez satisfaire.

Une ambition alignée avec vos valeurs profondes constituera un moteur puissant de croissance personnelle et collective.

Et rappelez-vous :

Répondre à un besoin fondamental est légitime. Mais ce sont les moyens que l’on emploie pour arriver à nos fins qui peuvent parfois être discutables – principalement lorsque le respect, le bien-être ou la liberté d’autrui s’en voient entravés.

La fin ne justifie pas toujours les moyens…mais la fin n’en reste pas moins légitime.

Outils : La pratique de la pleine conscience peut vous aider à reconnaître d’éventuels schémas égoïques (mécanismes, pensées ou comportements centrés sur le moi comme un besoin de validation ou la peur de l’échec, etc.).

• Astuce #5 : Redéfinir le succès

  
  

Un questionnement autour de vos motivations profondes amène naturellement à s'interroger sur ce que vous placez dans la notion de réussite.

1 astuce : Mesurez l’accomplissement non pas en termes de statut ou de reconnaissance, mais en fonction de l’alignement avec vos valeurs et de l’impact réel. Ceci vous permettra de développer sainement votre ambition en faisant par exemple les choses :

- Pour vous-même, car cela vous fait vibrer avant tout, vous fait sentir vivant – signe que vous êtes alignés avec vos valeurs phares.

Et/ou

- Pour le bien commun, par altruisme, dans un esprit de partage, de transmission ou d’entraide mais sans être dans l’attente d’une rétribution automatique.

Ceci vous aidera à vous détacher des résultats pour mieux vous concentrer sur le processus, sur le bien-être ressenti et l’intention derrière chaque action.

Bénéfices des pratiques altruistes sur votre bien-être :

Il a été démontré que le fait de réaliser des gestes altruistes pour autrui a un réel impact positif sur votre bien-être car cela vous permet de satisfaire plusieurs besoins primordiaux, appelés besoins fondamentaux par le fameux psychologue américain humaniste Abraham Maslow.

De quels besoins fondamentaux parle-t-on ?

En agissant pour le bien commun ou pour autrui (par exemple dans le cadre d’une association), vous êtes amenés à satisfaire:

• Votre Besoin de d’appartenance (en faisant partie d’un groupe), mais aussi

• Votre Besoin d’estime (sentiment d’être utile),

• Votre Besoin d’accomplissement (grâce au développement et la mise en pratique de vos valeurs), et

• Votre Besoin de transcendance (prendre part à quelque chose de plus grand que soi).

  
  

  Et ça, ça fait du bien ! 😉

• Astuce #6 : Se libérer de schémas culturels profondément ancrés : L’ambition dans la culture judéo-chrétienne.

  
  

Si l’ambition est le fait d’avoir des buts et des aspirations que ce soit tant au niveau personnel que professionnel (comme par exemple avoir des objectifs de vie clairs ou un désir de réussite professionnelle), en principe il n’y a rien à en redire.

Notre société nous y pousse même : faites des études, faites carrière, soyez accomplis dans votre vie professionnelle, personnelle et sociale, soyez la meilleure version de vous-même, les meilleurs parents, les plus sportifs, les plus sains, les plus motivés, etc.  

Mais paradoxalement, profondément ancré dans notre culture judéo-chrétienne, il nous est aussi demandé de rester humble, modeste, soumis et ne pas faire trop de vague ou de ne pas revendiquer trop haut et fort d’éventuelles sollicitations.

Le tout en observant ou admirant en même temps le show de personnes référentes mises en avant comme modèles à suivre allant du dernier TikToker à la mode ou de la chanteuse populaire richissime nous servant inlassablement la même bouillie musicale et culturelle.

De quoi être décontenancé et déboussolé, je vous l’accorde.

Ø  La question de l’ambition au féminin : ambition, légitimité et syndrome de l’imposteur

Bien qu’en principe les notions d’ego et d’ambition ne connaissent point de genre, force est de constater que le fait d’être trop ambitieux est plus souvent reproché aux femmes qu’aux hommes. Caractéristique plus souvent considérée comme une qualité valorisée et récompensée chez les hommes plus que chez les femmes.  

A contrario, en ce qui concerne l’égoïsme, cette caractéristique aurait tendance selon les études réalisées à être plus associée aux hommes qu’aux femmes dans l’inconscient collectif (en se basant non pas sur des faits prouvés mais sur des stéréotypes de genre et perceptions sociales)

• Astuce #7 : Se libérer des attentes sociales traditionnelles et des stéréotypes de genre

  
  

Vous vous souvenez d’Ève, dans la Bible (du duo dynamique d’Adam & Eve) qui osa en vouloir plus et accéder à la connaissance, transgressant ainsi les règles du paradis?

De cette façon, la méfiance envers l’ambition féminine s’ancre aussi dans des récits anciens. Son geste, perçu comme une quête de pouvoir ou d’autonomie, est alors puni et tenu responsable de la chute, tandis qu’Adam, lui, est présenté comme obéissant.

Et si cette idée qu’une femme ambitieuse « met en danger l’ordre établi » avait traversé les siècles et continuerait, insidieusement, d’influencer les représentations sociales ?

Une chose est sûre, lorsqu'une femme se montre ambitieuse, elle bouscule les attentes sociales qui valorisent chez elle la discrétion, l’altruisme et la modestie.

Et ce tiraillement entre désir de réussir et peur d’être jugée « trop » alimente souvent un sentiment d’illégitimité aussi appelé Syndrome de l’Imposteur. (Pour en savoir plus sur le Syndrome de l’Imposteur )

Fréquent chez les femmes, ce syndrome en est une conséquence directe : malgré leurs compétences, beaucoup peinent à s’attribuer leurs réussites ou à se sentir pleinement à leur place.  

La question de l’ambition au féminin soulève donc des enjeux profonds de légitimité et d’estime de soi, domaine où le coaching peut être un levier puissant pour gagner en confiance et s’affranchir de freins intérieurs ou de croyances limitantes.

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En conclusion : Assumez votre égoïsme et vos ambitions, tant qu’ils restent sains, équilibrés et dans le respect des autres et de vous-même.

Et si se libérer de notre ego c’était justement permettre à notre ambition de s’exprimer librement, portée par notre conscience et nos valeurs profondes plutôt que par la peur ou le besoin de validation ?

Et si nous osions nous affranchir des modèles et injonctions, en nous posant une question simple -mais parfois si compliqué à répondre :

Que souhaitons-nous réellement ? De quoi avons-nous réellement besoin ?

Avons-nous soif de challenge ? de nouveaux défis ? de sens ?

Avons-nous besoin de courage et de confiance en soi ? D’ego ou d’ambition ? De tranquillité ?

La plus grosse ambition ne serait-elle pas en fait de remettre en question le système lui-même et de briser les archétypes qui nous éloignent de l’essentiel :  ce dont nous avons réellement besoin ?

Et si l’on s’offrait ce luxe rare : s’arrêter pour s’écouter, afin de mieux avancer ?

Car après tout, il est bien plus facile d’atteindre ses objectifs…quand on sait pourquoi on les poursuit.  

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